Avec 660 CHF (600 €), vous prenez totalement en charge, pendant 2 mois, un ex-enfant des rues de Juba, la capitale sud-soudanaise !
Avec le conflit interne, le nombre d’enfants des rues a augmenté à Juba. On estime qu’ils sont plus de 3000.
Une femme sud-soudanaise a en moyenne entre 5 et 6 enfants. Poussés par la guerre et la famine, certaines familles rurales poussent leurs enfants à aller en ville pour se débrouiller et ramener de l’argent. Cela concerne aussi les filles, quoiqu’en proportion 6 ou 7 fois moindre.
Progressivement, ces enfants sont coupés de leur famille, jusqu’à ne plus avoir aucune nouvelle. Ils se retrouvent sans rien, et se regroupent entre eux, dans des conditions de grande vulnérabilité. Ils sillonnent les marchés le soir ou au petit matin, après le départ des vendeurs, et se nourrissent du fruit de leur ramassage. Ceux qui en ont les capacités effectuent de petits travaux: cirer des chaussures, ramasser des bouteilles, laver des voitures... Les plus jeunes se livrent à la mendicité.
Ils sont soumis à la faim, subissent des violences en tous genres, s’adonnent souvent à la drogue, deviennent des proies faciles pour toutes sortes de trafics et sont facilement embrigadés dans des gangs, voire dans des milices armées.
La violence est omniprésente dans leurs relations et, paradoxalement, les plus jeunes sont à la fois menacés et protégés par leurs aînés: les plus faibles sont battus et dépouillés par les plus forts qui les tiennent sous leur coupe, les obligeant à voler en échange de leur protection.
Près de la moitié des enfants des rues sont pratiquement analphabètes, ayant suivi une ou deux années de primaire.
Cette action a été initiée en 2013 par d’anciens bénéficiaires du programme pour Enfants des rues mis en place par SVDP Khartoum (au Soudan) et qu’ASASE a soutenu pendant près de 30 ans.
Depuis septembre 2014, SSVP Juba gère le programme Be In Hope qui prend totalement en charge et scolarise 25 garçons qui vivaient nuit et jour dans la rue, certains depuis plus de trois ans. Plus de la moitié sont des orphelins.
L’objectif global du projet Be In Hope est de sortir définitivement quelques enfants de la rue.
Les objectifs spécifiques sont:
- Répondre aux besoins primaires des enfants des rues (en leur offrant toit, nourriture, soins, vêtements).
- Offrir un cadre stable, sécurisant et familial, favorisant leur épanouissement individuel et leur réinsertion sociale.
- Permettre l’accès à l’éducation ou à la formation professionnelle.
- Aider les bénéficiaires à réintégrer durablement leurs familles et/ou à devenir autonomes.
Tous savent qu’à 18 ans, ils devront quitter le programme et être réunis à leur famille ou proches. Ils ont cependant la possibilité de rester une année supplémentaire s’ils suivent une formation professionnelle au CFPDC de Lologo. A l’issue de cette année de formation, ils doivent impérativement quitter le foyer.
Un foyer d’accueil a été construit en 2015 sur un terrain de 2,5 ha, à Rajaf, une localité d’environ 10 000 habitants, à une dizaine de kilomètres de Juba, sur la rive Est du Nil.
Un puits a été foré en 2016 car les coûts de l’approvisionnement en eau devenaient prohibitifs, avec la hausse du prix du carburant.
Depuis 2017, tous les garçons ont appris à cultiver le terrain de leur foyer (maïs, de corète potagère, oignons, poireaux, haricots, gombos, aubergines, patates douces) : ils ont ainsi la satisfaction de contribuer eux-mêmes à leur propre subsistance.
Outre la famille nourricière, un travailleur social est présent au foyer 24h/24. Il aide les garçons dans leur scolarité, la plupart n’ayant jamais été scolarisés auparavant.
En été, des jeunes volontaires égyptiens viennent, pendant trois semaines, faire du soutien scolaire et de l’animation. Ils logent au foyer.
Le programme dispose aussi d’un mini-bus et de six ordinateurs.
A part un programme accueillant, à Kit (à quelques km de Rajaf), 17 enfants des rues depuis 2018, ce programme est unique en son genre dans la région de Juba.
